COURBES D’INDIFFERENCE
Appartement, Athènes
*En économie, une courbe d’indifférence est l’ensemble des combinaisons de deux biens qui procurent au consommateur un niveau de satisfaction identique. les courbes d’indifférence ne se coupent pas.
Deux tels « courbes d’indifférence » ont suffi à réorganiser l’appartement claustrophobe du rez-de-chaussée à Alimos dans une nouvelle configuration assez radicale. L’une a entouré la cuisine et l’entrée et l’autre a enveloppé la salle de bain. Le salon et la salle à manger se sont développés dans l’espace vide entre les deux.
Et juste comme ça, tout l’appartement s’est tourné vers l’arrière-cour : l’entrée/hall est devenue un bureau, la salle à manger une chambre, la cuisine un salon et la chambre une cuisine.
On a résolu un des problèmes principaux – celui du manque de lumière naturelle – en modifiant la plupart des ouvertures : nouvelles fenêtres, nouveaux vitrages vers l’arrière-cour, mais aussi une astuce où les murs intérieurs ont été abaissés et complétés par des verrières pour que la lumière en haut se diffuse amplement partout dans l’appartement. La différence était en effet impressionnante. On a abordé ce projet comme une toile en composant librement des géométries, des textures et des combinaisons de couleurs. On a marqué chaque intervention par un matériau et une couleur caractéristique : les supports métalliques, qui venaient remplacer les murs porteurs supprimés, sont peints en jaune vif, les surfaces courbes sont bordées de poutres semi-circulaires en bois vert, l’intérieur de la salle de bain est peint en rose et violet et le marbre blanc a été utilisé pour tous les plans de travail. Les parties plus privées de la résidence (chambre-bureau) ont été surélevées sur un sol en bois, tandis que pour le reste nous avons choisi des carreaux de ciment artisanaux, soit monochromes soit en mosaïque, faisant rappel à l’état antérieur.
Tout cela ne serait peut-être pas possible sans notre jeune client, qui nous a accompagné dans nos choix audacieux, qui nous a encouragé de matérialiser notre toile dans l’espace et dont l’amour d’éléments diverses, totalement incompatibles se trouve à l’origine du concept.