Les pins indigènes étaient présents dans le jardin depuis les années 30. Ils étaient si hauts et denses qu’ils ombrageaient toute la parcelle sans nécessiter d’arrosage ni d’entretien particulier. Maintenant, quelques mois après le tragique incendie du 23 juillet 2018, le tableau était complètement différent. Tout avait été dépouillé et devant nous se trouvait désormais une page presque blanche. « Presque » car heureusement au sol, entre les taches de cendre noire, des jeunes pins avaient déjà commencé à pousser, ne mesurant plus que 5-6 cm. Les propriétaires souhaitaient faire un appel dynamique à la nature. Dans cet appel, ils ont demandé notre aide. Nous avons commencé à explorer ensemble, quelle stratégie de plantation serait la plus adaptée au processus de guérison. D’une part, nous pouvions ramener ce qui était là avant, d’autre part, proposer un nouveau paysage avec différents types de végétation. Nous avons choisi la voie du milieu. Nous avons marqué les jeunes pins qui resteraient, pris soin des quelques arbres qui ont survécu (principalement des oliviers) et conçu autour d’eux un nouveau système de plantes aux propriétés différentes. Les nouveaux arbres ont été choisis pour apporter de l’ombre et des fruits. Des zones d’arbustes ont été planifiées en fonction de leurs fleurs et aussi pour leurs qualités aromatiques, tandis que d’autres ont été plantés pour séparer et protéger. Au sol, nous avons créé les conditions pour l’apparition d’une végétation basse de saison qui apportait une forte sensation de fraîcheur. La disparition des vieux arbres a fait surgir une série de besoins qui n’existaient pas auparavant: ombrage, sentiers, parterres de fleurs et arrosage, sans oublier une douche extérieure. Nous avons d’abord conçu une grande pergola, qui servirait comme l’espace communal extérieur. Un paravent métallique aux motifs inspirés de la flore et de la faune de la région, pommes de pin, pins, cyprès et oiseaux, décore son dos. Ses quatre piliers servent de support à quatre glycines qui ont immédiatement commencé à grimper, visant à couvrir le toit. Le sol a été conservé le plus naturel possible. Ensuite, des chemins en dalles de béton ont été tracés entre les différentes parties du jardin aussi que des massifs de fleurs avec des murets et des bancs en pierre. Les robinets pour l’arrosage ont pris de l’importance, car ils ont été fixés à des colonnes basses en béton avec des vasques en marbre. Enfin, une douche extérieure a été construite à partir de matériaux simples béton et dalles de pavage, donnant l’impression qu’elle a toujours été là. Quatre ans plus tard, l’appel a été accepté. Ce nouvel écosystème a suivi son cours et continue d’évoluer.