L’histoire de ce projet commence par le souhait des clients d’ajouter deux nouvelles maisons à leur habitation tout en laissant la construction originale intacte. Cela parait simple, non ? Pourtant, le bâtiment existant se trouvait exactement au milieu du terrain, et la réglementation stricte ne laissait d’autre choix que de coller les nouveaux volumes à celui-ci. Finalement, deux éléments clés ont guidé notre proposition : l’échelle — l’une des problématiques fondamentales en architecture — et un buisson épais situé au centre du terrain.

La maison originale était un volume rectangulaire plain-pied de seulement 37 m, avec deux pergolas à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’une petite terrasse avec vue sur la mer : sans doute la plus petite et la plus humble maison d’Antiparos. Son échelle modeste et sa simplicité étaient si rafraîchissantes, surtout face à l’expansion des villas luxueuses de l’île, que nous avons tenu à les préserver à tout prix. Il en allait de même pour le buisson. Ainsi, les deux nouvelles maisons ont été subdivisées en quatre petits volumes avec des cours ombragées entre eux. Ils ont été disposés autour de l’original selon une disposition rappelant le cinq d’un dé permettant à la maison et au buisson de rester intacts. Chaque nouvelle unité a bénéficié de sa propre véranda ombragée orientée vers la mer et d’un espace assis sculpté sur le toit. De nombreuses fonctions quotidiennes se sont déplacées à l’extérieur : coins salon, espaces repas, douches et barbecues. Un des volumes a été légèrement orienté vers l’ouest pour renforcer l’intimité de chaque résidence. La petite piscine demandée par les clients, ainsi que son espace extérieur et les cheminements menant à chaque maison, ont harmonieusement entouré le cher buisson — d’où le titre du projet. Le reste du terrain a été préservé tel quel, avec la terre, des cactus et des ronces sauvages. La configuration des cours et des ouvertures s’est inspirée des techniques bioclimatiques traditionnelles, exploitant le vent du nord pour un rafraîchissement naturel, tout en offrant une protection contre le soleil et les vents du meltem à toute heure de la journée. Le choix des matériaux a suivi la volonté de simplicité et de légèreté, empruntant directement au vocabulaire de l’architecture vernaculaire cycladique : murs enduits, fenêtres en bois vert avec encadrements bleus, pergolas bleues avec claies de roseau, marches en ardoise intégrées au mur pour accéder au toit, dalles de pierre sur les vérandas et murets en pierre sèche. L’objectif principal du projet était de créer une architecture décontractée et sans prétention, fidèle à l’esprit d’une maison de vacances.